Réponses des paroisses à trois questions sur le thème de la migration/de l'intégration

EGLISE FRANÇAISE DE BERNE – Bernard Steck, Vice-Président du conseil de paroisse

Dans les Sept principes de politique migratoire du Conseil synodal (2012), il est écrit qu'il faut comprendre la migration comme une question relevant de la mission fondamentale d'une paroisse. Etes-vous du même avis?

Oui. Il s'agit de charité chrétienne dans le sens des Evangiles et particulièrement envers des personnes qui vivent dans notre environnement immédiat. De plus notre vie de paroisse est accueillante et enrichie par l'expérience d'une humanité chaleureuse et d'une vie spirituelle d'un autre genre qui émane souvent des personnes migrantes.

La paroisse a-t-elle mené un projet d'intégration dans la période courant de 2000 à 2010?

Oui. Depuis 2003 existe le projet "Le pont - groupe œcuménique d'accueil des étrangers". A quinzaine se rencontrent environ 10 migrantes et migrants de langue française pour partager leurs expériences et s'entraider. Des discussions spirituelles sont également conduites en présence d'un pasteur. Les participants décident eux-mêmes de leur programme. Les bénévoles et collaboratrices, collaborateurs socio-diaconaux les accompagnent. Ces derniers offrent également un soutien personnel.

La présence de requérants d'asile, de requérants d'asile déboutés et de sans-papiers est fréquemment l'objet de discussions nourries dans la politique et la société. Votre paroisse s'est-elle exprimée une fois sur ce sujet?

Non. Nous concevons notre mission en tant que paroisse tout d'abord dans l'accompagnement personnel des migrantes et migrants que les circonstances de la vie ont amenés à Berne. Notre effort porte tout d'abord sur le soulagement de la détresse individuelle dans le cadre de la législation en vigueur, même si celle-ci est insatisfaisante. Une solution politique au problème controversé et difficile de la migration et de l'asile en Suisse concerne avant tout le citoyen. Une prise de position de notre paroisse dans le débat politique sur cette question devrait être largement soutenue par les membres de la paroisse. Dégager une volonté commune d'action dans la paroisse serait problématique et irait à l'encontre de notre conception de la paroisse comme une communauté politiquement neutre.